La première fois où je suis venue dans ce lieu mystique, c’était il y a plus de vingt ans, avec mon amoureux. J’ai découvert cet endroit sous une magnifique pleine lune et inutile de dire que je suis tombée sous le charme du site, non moins attrayant en plein jour !
Au cours d’une randonnée de 2 heures dans la Réserve Naturelle de St Maurin (où nous passerons bien souvent au moins 4 heures sur place suite à de nombreuses histoires et détours), partez à la rencontre d’une nature resplendissante et d’une faune particulière, sur un itinéraire accessible à tous.
Découvrez avec moi cette magnifique région, dont je ne me lasse pas d’y revenir !
Une réserve façonnée de mystères et de légendes
L’histoire de ce lieu reste un mystère dont seuls quelques documents révèlent la présence d’une communauté de moines ayant vécues vers le 10ème siècle. Malheureusement les preuves manquent encore… Le peu de traces écrites rapportées sur ces moines, témoignent de leurs venus de l’abbaye Saint-Victor à Marseille jusqu’aux Gorges du Verdon où ils y sont restés plusieurs siècles.
D’autres habitants, dont des bergers, ont également vécus sur ces lieux, et ce dès la préhistoire. Tout cela n’est que suppositions, néanmoins ces hypothèses sont assez fortes et portent à croire qu’il y a eu de la vie ici depuis toujours. Par exemple, il reste des traces d’une chapelle médiévale partiellement détruite, fouillée il y a quelques temps par des amateurs. On raconte que les gens des alentours venaient ici pour implorer la pluie. A l’approche de l’orage, des grondements se feraient entendre…
Seulement, une explication moins extraordinaire et plus scientifique demeure. Sur le plateau de Barbin (qui se trouve au-dessus du site), l’eau s’infiltre partout puis passe par les couches calcaires, créant ce qu’on appelle un système karstique. Ensuite, l’eau arrive sur une couche imperméable, bien souvent l’argile et finit par ressortir par une résurgence, dans le cirque de St Maurin. Cette résurgence qui fonctionne comme une source vauclusienne, comporte donc ce système karstique qui a été exploré sur plusieurs kilomètres. C’est pourquoi lorsqu’un orage éclate au lointain, il est possible d’entendre ses grondements, via le vaste réseau souterrain.
Une autre spécificité de la réserve, est l’éternelle quête au trésor des Templiers, qui a certainement détruit des vestiges suite à l’exaltation engendrée sur le site. Le Musée de la préhistoire de Quinson (entre autres), avait envisagé dans les gorges des fouilles, mais le décès de son direction ainsi que des restrictions budgétaires allouées à la science ont malheureusement compromis ce projet. Peu importe, cela laisse une part de magie au site !
L’intérêt du lieu provient également des émotions qu’il procure. Lorsqu’on se rend dans cette réserve, une sensation de fraîcheur nous inonde : sources permanentes et résurgences temporaires apportent à ce lieu un environnement très inhabituel pour la Provence. En effet, vous pourrez y découvrir une profusion de plantes et de mousses, de grottes et de tufs ; roches qui se forment à partir de la précipitation du calcaire contenu dans l’eau.
Aux légendes et vives émotions du lieu, des vues époustouflantes seront également au rendez-vous sur cette randonnée. De quoi en prendre pleins les yeux, seul, entre amis ou en famille !
Une randonnée au cœur d’une « Réserve Naturelle Régionale »
Depuis 2009, le site est classé « Réserve Naturelle Régionale » afin d’en préserver son environnement. Désormais, certains accès sont interdits tout comme les feux, bivouacs et prélèvement de plantes et de roches. Une initiative à approuver pour la protection du site mais quelque peu contraignante pour les professionnels de la montagne, qui apportent une « plus-value » à votre randonnée en montrant des choses que le commun des randonneurs ne voit pas.
Cependant, rassurez-vous ! Un accord entre les professionnels de la montagne et les gestionnaires du site me permet encore aujourd’hui de construire une randonnée et une visite intéressante du site, où vous en découvrez bien plus en étant accompagné !
Les animaux de St Maurin dans les Gorges du Verdon
Depuis, leur réintroduction en 1999, de nombreux vautours fauves nichent sur le dessus des falaises abruptes. Dans les airs, on y retrouve également d’autres rapaces tels que des aigles ou des faucons, qui raviront curieux et passionnés.
Ces parois valent également le détour ! Premières voies d’escalades ouvertes par les grimpeurs pionniers des années 70, le secteur est aujourd’hui fermé pour des raisons de sécurité. Néanmoins, les Gorges du Verdon restent un paradis mondialement connu par les grimpeurs, et offre aux amoureux des hauteurs une vue imprenable sur les gorges !
Menacés par l’appétit des rapaces, reptiles et insectes trouvent refuge dans les grottes. Et pas n’importe lesquelles ! Ces petits malins se réfugient dans les falaises inaccessibles. Le gibier, quant à lui, trouve plutôt refuge dans les forêts alentours, mais il m’est souvent arrivé d’observer des chamois et chevreuils sur place car ils viennent boire ici.
L’observation des chauves-souris nichées dans les grottes et fissures de falaises sera également de la partie au cours de cette randonnée, dont plusieurs espèces rares et protégées demeurent dans la réserve. Ce moment du parcours randonnée témoignera des plus peureux d’entre vous ! Car généralement, les filles hurlent à la peur que ces petites bêtes s’accrochent dans leurs cheveux. Une vieille légende qui perdure, tout comme celle du loup qui mange les enfants…
Une végétation endémique et abondante
On retrouve ici, parmi les nombreuses plantes endémiques du Verdon, la Sabline de Provence et la fougère « Asplenium jahandiezii » qui a la particularité de ne pousser que dans les gorges.
Pourquoi ? Pendant les glaciations, pleins de végétaux ont disparu à cause du froid, mais à certains endroits, ils ont pu s’accrocher et ainsi survivre. Et cette inébranlable fougère fait partie de ce que l’on nomme les « niches écologiques ».
La végétation de la réserve est extrêmement luxuriante et la profusion d’eau y est pour quelque chose ! Mousses et fougères abondent tout comme le buis, petit buisson bien connu, qui devient ici démesuré ! Autrefois, celui-ci était coupé afin de fabriquer des manches d’outils, des boules de pétanque, des pipes ou encore des escarassons ; ascendants de nos actuelles échelles.
La richesse de la flore, de la faune et de son histoire donne à ce lieu une ambiance mystérieuse complétée par un site sauvage et confiné. Il est alors plus que nécessaire de préserver cet environnement, pour le bien de la nature et de ce site exceptionnel. Pour qu’il reste ce qu’il est : un petit bijou dans un endroit très touristique.
Enfin, le village de La Palud sur Verdon, proche de ce remarquable site, vous accueille également dans son écomusée de la « Maison des Gorges du Verdon ». Sachez que cette visite peut compléter la randonnée. Je l’inclus souvent en début de sortie.
Si vous souhaitez partager ma passion pour ce lieu, contactez-moi :
- par téléphone 06 88 63 26 38
- via la page professionnel du site du village : www.lapaludsurverdon.com
Je vous y emmènerai avec plaisir ! Originaire d’Autriche, je parle allemand et anglais. J’ai également des compétences pour sortir avec des personnes en situation de handicap et j’ai une formation en géologie en plus de mon brevet d’accompagnateur en montagne.
Si toutefois vous n’avez pas le temps pour faire un des sentiers du fond des gorges, aventurez-vous sur la fameuse route des Crêtes, sur la D23, qui fait une boucle à partir du village avec de nombreux belvédères !
A bientôt,
Andrea « Beachy » Bacher
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