Selon les statistiques, jusqu’à 10 % des pathologies afférentes au sport ont pour origine la fracture de fatigue. Également dénommée « fracture de contrainte », cette lésion se caractérise par une surcharge du tissu osseux.
Qu’est-ce qui peut favoriser la fracture de fatigue ?
Il faut savoir que l’os n’est pas un élément statique. Il s’agit au contraire d’un tissu vivant qui se renouvelle régulièrement et qui jouit d’un parfait équilibre entre le phénomène de construction et celui de résorption. La fracture de fatigue a donc lieu lorsque cette stabilité est perturbée par des contraintes mécaniques importantes ou des tractions musculaires violentes, et que la rupture est en faveur de la destruction.
Bien que la fracture de fatigue puisse toucher tout type d’os dans n’importe quelle partie du corps, le bassin et les membres inférieurs restent tout de même les régions corporelles les plus affectées par ce problème. Il et ainsi évident que les adeptes de la course à pied en sont souvent atteints car ce sport est, à ce jour, le générateur de fracture de contrainte le plus connu.
Quels sont les examens permettant de diagnostiquer la fracture de fatigue ?
La fracture de fatigue est souvent diagnostiquée après élimination des pathologies musculaires, tendineuse, et articulaire. Lorsqu’une douleur se fait sentir deux semaines après une augmentation de la charge d’entrainement et que la souffrance s’accentue lorsque le pied concerné est en appui, le constat est sans appel.
À part une confirmation de la rupture à la radiographie, la palpation est également un moyen efficace pour la mise en évidence d’une fracture de contrainte. En effet, en plus de la douleur ponctuelle et sévère au niveau de la région affectée, une tuméfaction de l’os lésé y est aussi visible à l’œil nu.
Comment prévenir la fracture de fatigue ?
Les moyens de prévention ne sont pas compliqués dans le cadre d’une fracture de contrainte. Une bonne hygiène de vie, des entraînements de qualité, une bonne technique de course et des équipements adaptés sont nécessaires pour éviter la fissure d’un os sain.
Bien gérer les entraînements :
Rien ne vaut de bons entraînements pour assurer la résistance de l’os. L’idéal, à cet effet, est de fractionner les heures d’exercices physiques en de courtes séances, mais avec une pratique journalière. Les sollicitations, dans ce cas, ne seront pas intenses mais plutôt modérées. Cela permettra à l’os de se renouveler convenablement, de gagner en force, et de s’adapter plus facilement à une éventuelle montée en charge.
Les entraînements ne doivent en aucun cas être excessifs, et les exercices sont à varier le maximum possible. Le vélo et la natation sont des exemples de disciplines parfaitement adaptées au maintien de la santé de l’os.
Savoir choisir les équipements :
Avoir un bon chaussage est un des éléments clés pour la préservation de la qualité de l’os. Il faut en effet que celui-ci soit adapté au terrain où la course (ou les entraînements) se déroule. En même temps, il ne doit pas être trop amorti vu que la colonne vertébrale constitue déjà un ensemble d’amortisseur complexe en association avec les membres inférieurs. L’astuce est ici de trouver un équipement qui allie maximum de confort, minimum de talonnades, et modération des sollicitations.
Faire appel aux conseils d’un professionnel peut s’avérer utile pour le choix de l’équipement le plus approprié, que ce soit pour un entrainement ou pour une compétition.
Bien travailler les membres inférieurs :
Le but de l’entrainement des membres inférieurs est de renforcer les mollets, car une fois ces muscles postérieurs des jambes raffermis, le corps peut bénéficier d’un amorti naturel extraordinaire. Et même en cas de surcharge, l’os peut se soulager de lui-même et ne risque donc pas de se fracturer. Pour ce faire, des séances de saut à la corde conviennent parfaitement afin d’exercer aussi bien les jambes que les cuisses et les chevilles.
Adopter une alimentation de qualité :
En prévention du surpoids, l’adoption d’une alimentation équilibrée est primordiale. Que ce soit pour de simples exercices ou pour des entraînements intensifs, des plats riches en calcium sont toujours indispensables afin de maintenir la densité osseuse et limiter les risques de fracture de contrainte. Bien évidemment, un apport régulier en vitamine D est aussi de rigueur pour garantir la fixation du calcium dans les tissus osseux.
Pour un sportif, au moins 800 mg de calcium par jour sont nécessaires pour jouir d’un squelette robuste et résistant. À cet effet, il faut environ 3 variétés de produits laitiers ou 2 laitages accompagnés d’une eau riche en calcium.
Que faire pour éviter les complications d’une fracture de contrainte ?
Une fracture de fatigue ou de contrainte peut nécessiter un arrêt total de la course pendant au moins deux mois. Il est donc nécessaire de réagir le plus rapidement possible dès l’apparition des premiers symptômes. Une consultation s’impose alors dans les cas suivants :
- Douleur intense pendant la course
- Douleur persistante, même au repos
- Manque de sommeil dû à la souffrance
- Incapacité à marcher normalement
- Douleur insupportable à la palpation
Quelques gestes sont aussi à mettre en pratique avant la consultation afin de limiter les séquelles consécutives à la fracture :
- Appliquer du froid sur la partie douloureuse
- Mettre des bas de contention
- Arrêter tout exercice susceptible de sollicite encore plus les membres inférieurs